Grange-Blanche, hôpital pavillonnaire
repères chronologiques
1909
1910
1914
1933
1937
1989
2019
Tony Garnier est désigné architecte en chef du projet
La ville acquiert le domaine de Grange-Blanche
Début des travaux
Inauguration officielle le 14 juillet
La ville remet l’hôpital aux Hospices civils de Lyon
L’hôpital est inscrit partiellement à l’inventaire des Monuments historiques
Inauguration du nouveau pavillon H
Les abattoirs de La Mouche à peine commencés, la municipalité herriotiste confie un deuxième projet à Tony Garnier : l’hôpital de Grange-Blanche, baptisé plus tard Édouard Herriot.
En ce début de 20e siècle, les préoccupations d’hygiène sanitaire et sociale sont présentes à Lyon, comme dans toutes les grandes agglomérations françaises. La ville accuse un certain retard dans ses équipements hospitaliers. Jules Courmont, médecin et conseiller du maire, préconise l’abandon de l’Hôtel-Dieu, devenu inadapté aux nouvelles techniques médicales.
Édouard Herriot, propose alors la construction d’un hôpital moderne dans les nouveaux quartiers est de la ville. L’emplacement choisi est le domaine dit de Grange-Blanche. Tony Garnier, désigné comme architecte en chef du projet, imagine une « cité-jardin pour malades ». Sur le terrain de 16 hectares, on distingue trois niveaux de construction : en bas, les services généraux, au niveau médian, l’hôpital proprement dit, le niveau le plus élevé au sud étant réservé au pavillon des contagieux.
Vue aérienne de l'hôpital de Grange-Blanche. Fonds des Hospices Civils de Lyon.
Fidèle à ses idéaux, l’architecte propose des bâtiments de faible hauteur, associés à des espaces verts et orientés au sud, de façon à ce que les chambres des malades bénéficient d’un maximum de soleil. Mais l’idée novatrice, qui fait de cet hôpital un équipement dans l’air du temps, ce sont ses grandes terrasses d’héliothérapie : les patients, dans leur lit, y séjournent plusieurs heures par jour bénéficiant des bienfaits du soleil et de l’air.
Car l’évolution de la médecine a entraîné un renouvellement de l’architecture hospitalière. Les grands principes hygiénistes d’ensoleillement et d’aération conduisent vers un nouveau modèle, pavillonnaire, où les bâtiments sont répartis dans un cadre de verdure, sur un vaste espace aéré et ouvert au soleil. Ils composent un ensemble de petits services autonomes formant un tout médical et reliés, dans le cas de l’hôpital Édouard Herriot, par un réseau de galeries souterraines.
Plan d'ensemble de l'hôpital de Grange-Blanche dressé par Tony Garnier. Les grands travaux de la ville de Lyon.
Éditions Charles Massin, collection MUTG
De gauche à droite : Paul Durand, ingénieur ; Louis Thomas, Tony Garnier et Jean Faure, architectes. Fonds iconographique des Hospices Civils de Lyon
Le chantier lyonnais dure 20 ans et c’est toute une équipe - collaborateurs de l’agence Garnier - qui est à l’œuvre. L’architecte Louis Thomas se voit chargé de la construction de la chapelle.
Pourtant, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’équipement moderne mis en service en 1933 n’est plus adapté aux pratiques médicales et à l’afflux des malades. Des travaux de surélévation des pavillons, d’aménagements des sous-sols, de modernisation des salles d’opérations, etc., sont alors conduits. La suppression de l’établissement est même envisagée. Mais au regard de sa valeur patrimoniale, l’hôpital est sauvé.
En 2011, les Hospices Civils de Lyon - propriétaires des lieux - adoptent un projet de modernisation répondant aux enjeux de la médecine du 21e siècle, dont l’inauguration du pavillon H en 2019 figure la première étape.
Le nouveau pavillon H et son hélistation. 2018. Cabinet Michel Remon - Sergio Grazia
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