Le quartier des États-Unis
repères chronologiques
1917
1920
1920
1925
1933
1934
1956
2003
Projet d’aménagement d’un boulevard industriel entre la Guillotière et Vénissieux
Projet de réalisation d’une « ville industrielle », autour de ce boulevard
Acquisition des terrains et création de l’Office public municipal d’H.B.M. de Lyon
Construction des trois premières maisons-types
Construction du « groupe États-Unis », aujourd’hui nommé Cité Tony Garnier
Inauguration du quartier
Le quartier initial s’agrandit avec la construction d’H.L.M.
La Cité Tony Garnier reçoit le label « Patrimoine du XXe siècle ».
Avant la construction de la Cité Tony Garnier, la grande plaine orientale de la ville, au-delà du Rhône, n’était que champs, près et terres d’horticulture. Les rosiéristes partageaient l’espace avec des villas et des fermes isolées. Mais en quelques décennies, c’est une véritable conquête de l’est qui s’opère avec la politique de grands travaux menée par Édouard Herriot.
Au début du 20e siècle, fleurissent de petits lotissements campagnards composés de maisonnettes en mâchefer. Puis, arrivent durant l’entre-deux-guerres, des populations venant des campagnes environnantes et des pays limitrophes. Elles bricolent à la hâte un habitat de fortune, des cabanes de bois qui côtoient bientôt les nouvelles Habitations à Bon Marché. Avec l’avènement de la civilisation industrielle, naît un prolétariat urbain et une crise du logement. Le quartier des États-Unis s’invente ainsi, avec son lot de bidonvilles et ses immeubles imprégnés de la pensée hygiéniste de Tony Garnier.

Habitations en commun entre la Guillotière et Vénissieux. Plan général dressé par Tony Garnier. 1919. Les grands travaux de la ville de Lyon. Éditions Charles Massin, collection MUTG.
Quand Tony Garnier reçoit la commande pour la construction de ces H.B.M., le programme prévoit des logements pour 12 000 personnes. Outre les habitations, l’architecte dessine les plans des écoles, garderies, bibliothèque, piscine, terrains de jeux, hôtels et commerces. Le chantier débute par des maisons-types livrées et habitées en 1925, offrant 34 appartements et 4 magasins.
Mais contrairement aux plans initiaux soumis par l’agence Garnier au conseil municipal, les immeubles qui suivront comprendront 5 étages sur un rez-de-chaussée. Pour tenir les budgets, le projet est densifié, ajoutant aux maisons-types, 1586 appartements et 60 boutiques. La cité est totalement achevée et mise en location le 1er juillet 1933.
Les équipements collectifs prévus par Tony Garnier ne verront pas le jour. Ce n’est qu’après la guerre, que le quartier des États-Unis sera doté des infrastructures publiques indispensables.
Ce quartier hygiénique, savamment orienté dans le sens des vents dominants pour être naturellement nettoyé des émanations des usines, est prolongé dans les années 1960, à ses deux extrémités. Les effets cumulés du baby boom et de l’exode rural, nécessitent l’agrandissement du parc locatif. Les grues cheminent à la hâte pour produire à la chaîne des logements qui s’éloigneront esthétiquement du programme initial.
La réhabilitation des années 1990 et le nouveau millénaire, permettront aux États-Unis de connaître une nouvelle jeunesse. L’arrivée du tramway en 2009 désenclavera considérablement le quartier, pour mieux le connecter aux autres secteurs de la ville. Ce moyen de transport en commun était prévu par Tony Garnier, 90 ans plus tôt, dans son projet initial.

La Cité Tony Garnier aujourd'hui, cour intérieure.
Photo Noémie Delaire, MUTG
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